Politiques de la recherche au 75

La recherche est fondamentalement liée à toute activité artistique. L’art s’exprime parce que l’artiste se projette dans la réalisation de son travail, alors même que le but et les méthodes fixés au départ peuvent s’éloigner sensiblement du résultat final. Et même si l’artiste pratique au quotidien son activité artistique sans (re)présentation, cette activité prendra à un moment donné un sens particulier par sa visualisation mentale ou concrète, alors même que l’artiste n’est pas dans l’attente de sa réalisation achevée. Dès lors, prend place un processus de recherche intrinsèque à la pratique artistique en tant que telle, un processus qui se cristallise en tant que recherche par la formulation d’un questionnement ou d’une réflexion propre à la pratique. De ce fait, LE 75 définit ses objectifs pédagogiques en fonction d’approches réflexives, à partir des pratiques de recherches artistiques modernes et contemporaines.

Par sa nature unique à offrir un Baccalauréat de type court dans l’une des 4 orientations du domaine des arts de l’image (Peinture, Images plurielles imprimées, Graphisme et Photographie), l’ESA LE 75 propose un développement de recherche artistique à travers l’apprentissage de techniques propres à la discipline choisie et le déploiement d’une formation artistique spécialisée et transversale. Autrement dit, le projet pédagogique de l’école est de consolider les spécialisations par l’accompagnement de la démarche des étudiant·es, qui est aussi celle de saisir les enjeux de leur matière artistique tout en les confrontant à d’autres domaines d’études. Ceux-ci sont variés, et pourtant ils ont tous une cohérence autour de la notion d’écriture de l’image dans son expression la plus vaste : la création littéraire, la création sonore, la performance, l’impression, l’édition, etc.

Les cours théoriques fournissent aux étudiant·es une base solide à la critique intellectuelle et académique, une force nécessaire pour exprimer ses engagements artistiques et pour trouver sa place dans les divers aspects du monde culturel et politique actuel. Parce que l’ESA LE 75 reste une petite école, elle offre l’avantage de pouvoir développer ses programmes pédagogiques autour d’aspects historiques et théoriques du monde de l’art en lien direct avec la pratique artistique de l’étudiant·e, et cela en concertation constante avec son cheminement individuel. Dans ce sens, les cours théoriques sont amenés de plus en plus à se spécialiser en rapport avec le travail artistique de l’atelier. L’étudiant·e est donc continuellement incité·e à déployer une vision personnelle et critique du monde dans lequel iel vit tout en abordant son travail d’une manière réflexive.

Activités de recherche

LE 75 conduit l’étudiant·e à être l’observateur·ice du développement spécifique de sa recherche artistique à partir de grilles variées de lecture. En ce sens, nous ne pourrions donner un panorama exhaustif de toutes les activités de recherche en cours. Nous pouvons toutefois mentionner ici, parmi les activités passées et en cours :

Contact

Coordinatrice de la recherche

Michela Sacchetto
michela.sacchetto@le75.be

Le FRArt – Fond pour la recherche en art – est une bourse de recherche qui a été instituée en 2018 par le Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB) sous l’impulsion de l’asbl a/r, une plateforme de soutien et de diffusion des recherches artistiques fondée et constituée en 2015 par l’ensemble des ESA de la FWB, dont LE 75 : https://art-recherche.be/fr Le FRArt prévoit que les projets remis par les artistes soient accompagnés par une école supérieure des arts, en tant qu’école dite «porteuse».

Alex Leray et Romain Marula, enseignants de l’ESA LE 75 et deux chercheur·es Antoine Gelgon et Marianne Plano, ont obtenu en 2021 le soutien du FRArt (Fond pour la recherche en art) avec le projet Dissiper la brume : pratique du numérique par temps couvert. Ce projet, qui gravitait autour des technologies numériques, se proposait de

« saisir ce que le “cloud” obscurcit ou dissimule pour en imaginer de nouvelles formes. (…) À travers un dialogue entre personnes aux parcours et expériences variées des artistes, des critiques, des développeurs et des activistes (le projet souhaite) dialoguer avec ce que provoquent les métaphores, les récits et les interfaces digitales dans notre rapport à ce golem numérique qu’est le cloud. »

Une entrée en matière plus détaillée est disponible sur le site Tangible Cloud Archive, qui archive les contenus et les actions du projet : 

https://archives.tangible-cloud.be

En 2019, outre le déjà mentionné projet de Lucille Calmel L’animal que donc je suis. Art de la performance & animaux, qui a obtenu la bourse du FRArt, l’école a accompagné également le projet Recherches sur la salive : tendre un fil de l’atelier au laboratoire, de Géraldine Py et Roberto Verde.

En 2021, outre le projet Dissiper la brume : pratique du numérique par temps couvert, de Antoine Gelgon, Alex Leray, Romain Marula, et Marianne Plano, LE 75 a accompagné également le projet Macabrena. La mort, le même et le monstre de moi de Paul Jacques Guilbert.

En 2022, l’école a accompagné les projets de recherche : support scriptures de Florence Cheval ; Dans quelles mesures des outils open source légers peuvent-ils soutenir l’apparition de nouvelles formes d’art vidéo qui bousculent la manière dont le public consomme la vidéo et l’information ? de Marius Escande, Jules Urban et Martin Campillo ; Le Patchwork MainMaisonMémoire - pratiques de la courtepointe, espace domestique et objets mémoriels de Valentine Siboni; Les Æthers : Arts occultes et Corps subtiles de Claire Williams et Dvora Lévy.