75 et ARBA

Les géométries de la lumière

Conférence en deux parties de Benoît Bellet

Les géométries de la lumière

Première partie: Le rayon lumineux

La lumière, ou plutôt la clarté, est considérée par les philosophes de l'antiquité comme une condition de la vision. Il faudra attendre que le fonctionnement de l'oeil soit totalement éclairci pour que le sujet de la lumière comme objet physique puisse apparaître. De là ont surgi une multitude de théories de la lumière que l'on range en deux grandes catégories. Les unes considèrent que la lumière est constituée de petits corpuscules animés d'une grande vitesse et dont le rayon lumineux témoigne de l'existence. Les autres la considèrent comme une onde qui, à l'image de celles que l'on observe à la surface de l'eau lorsqu'on y jette une pierre, consiste en une déformation qui se propage dans l'espace.

Deuxième partie: Des ondes ou des corpuscules

Après une longue hégémonie de la théorie corpusculaire de la lumière, revient en force la théorie ondulatoire qui parvient au cours du XIXe siècle à expliquer la totalités des manifestations de la lumière alors connues. À l'aube du XXe siècle, alors que l'on pensait le sujet clôt, l'expérience montre que lorsque la lumière vient à interagir avec la matière, elle se comporte comme une corpuscule. Il semble alors qu'il faille cette fois-ci, non plus trancher entre les théories ondulatoires et corpusculaire, mais inventer une nouvelle théorie qui soit capable de rendre compte à la fois des comportements corpusculaire et ondulatoire de la lumière. C'est au prix d'une remise en cause profonde de la notion de causalité que la toute nouvelle mécanique quantique réalisera ce projet.

 

Docteur en physique théorique, Benoît Bellet enseigne depuis de nombreuses années. Il s'est spécialisé dans l'histoire des sciences, particulièrement aux XVIe et XVIIe siècles, époque de la révolution copernicienne et de l'invention des sciences expérimentales. Plus important à ses yeux que ce que dit la science de la nature, est la façon dont les hommes en sont venus à la bâtir ainsi.